Au croisement des arts et des sciences.

Après-midi d’étude

Dans le cadre du 185e anniversaire de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut

Bâtiment Warocqué de l’UMONS, 17 place Warocqué, 7000 Mons.

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La fabrique de la partition : dans l’atelier de Camille Saint-Saëns.

Fabien Guilloux

La partition posée sur le pupitre du musicien est le résultat d’un processus long, complexe et souvent méconnu qui, du compositeur à l’interprète en passant par l’éditeur, connaît de multiples phases d’élaboration et de réélaboration. C’est au philologue, par une étude minutieuse des sources (esquisses, brouillons, copies, épreuves, matériels d’exécution), qu’il revient de restituer la genèse des œuvres afin d’en fournir une version la plus fiable possible. À travers l’exemple des œuvres de Camille Saint-Saëns, cette conférence se propose d’entrer dans l’atelier du compositeur et de mettre à jour les mécanismes qui en permettent la création.


Docteur en musicologie, Fabien Guilloux est ingénieur d’études à l’IReMus (Institut de recherche en musicologie ; Paris, CNRS). Il y il collabore aux projets de l’axe Représentations visuelles, iconographie et organologie où il a notamment la responsabilité des bases images du laboratoire et du fonds bibliographique spécialisé en iconographie musicale et les activités liées aux différents réseaux internationaux qui se consacrent à l'iconographie. il participe également aux projets de l’axe Musique et religion(s), en particulier aux programmes Pierre-Louis Pollio (1724-1796), La bibliothèque musicale des clarisses d’Alspach et à la base de données Sequentia dédiée au plain-chant et à la liturgie en France (XVIe- XIXe siècles). Ses travaux de recherche couvrent à la fois l’histoire de la musique, l’iconographie et la philologie musicale. Éditeur scientifique, il est secrétaire de rédaction des Œuvres instrumentales complètes de Camille Saint-Saëns et prépare actuellement l’édition critique de Thaïs de Jules Massenet.




Production, perception et variations en voix chantée.

Claire Pillot-Loiseau

Cette conférence abordera les principaux points d’anatomo-physiologie de cet instrument à vent qu’est la voix chantée, au niveau de ses trois étages constitués de sa soufflerie, de son vibrateur et de ses résonateurs. Elle introduira ensuite le public aux diversités de ses manifestations en fonction du pays et de la culture où elle est produite, et de l’époque de la composition des pièces vocales.



Auparavant professeur de diction au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de 2002 à 2008, Claire Pillot-Loiseau enseigne la phonétique à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle depuis 2008, et exerce en tant qu’orthophoniste auprès de patients avec troubles des voix parlée et chantée. Elle est la créatrice du séminaire de master en linguistique «Langues, chant et musique», et enseigne aussi la phonétique clinique pour les orthophonistes et la prononciation pour les apprenants du Français Langue Etrangère du Diplôme Universitaire de Phonétique Appliquée à la Langue Française dont elle est responsable.




Musique et Cerveau : de la NeuroImagerie à la Clinique

Hervé Platel

L’apprentissage d’un instrument de musique est maintenant bien connu pour produire des effets de neuroplasticité tels que la reconfiguration des régions auditives et surtout motrices, la représentation de certaines parties du corps (en particulier les doigts) dans le cortex moteur étant modifiées. Ainsi, l’entrainement musical est devenu un domaine d’étude privilégié des neurosciences cognitives afin de mieux comprendre comment l’acquisition d’une expertise dans un domaine comme la musique change profondément ce que nous sommes, cognitivement et biologiquement. En revanche, il est plus intriguant d’observer que la simple écoute de musique peut produire (chez l’animal comme chez l’homme) des effets de neuro-modulations. Quelles sont les conséquences à long-terme de ces effets de neuroplasticités ? Dans le domaine du vieillissement normal et pathologique, la musique est aujourd’hui connue pour être un intéressant média dans la régulation de l’humeur, mais surtout un stimulateur cognitif qui nous a permis de révéler chez des patients Alzheimer à un stade avancé des capacités d’apprentissages insoupçonnées. L’hypothèse d’un effet protecteur de la pratique musicale vis-à-vis des maladies associées au vieillissement est souvent avancée mais la démonstration claire de la spécificité de l’effet musical dans ce contexte reste largement à faire.


Hervé Platel est professeur de Neuropsychologie à l’Université de Caen (Unité Inserm U1077 « Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine »). Il a été, au milieu des années 1990, parmi les premiers chercheurs à utiliser les techniques de neuro-imagerie afin de visualiser l’activité du cerveau durant l’analyse des différentes composantes perceptives de la musique. Depuis le début des années 2000, il a réalisé des travaux permettant la « cartographie » cérébrale de la mémoire musicale chez des sujets non-musiciens et musiciens. Ses travaux permettent d’envisager l’utilisation de la musique, d’une part en tant que matériel original d’investigation des fonctions cognitives, et d’autre part dans la prise en charge des patients présentant une maladie d’Alzheimer. Plus largement, ses travaux fondamentaux et cliniques posent la question de la place des pratiques artistiques dans la compréhension des phénomènes de plasticité cérébrale et de leur utilisation dans la prise en charge de patients cérébrolésés.


Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut